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La Ferme de Gy,
lieu chargé d’histoire
au bord du Lac d’Annecy

Au pied des Bauges, ayant vue sur le lac d’Annecy et le Mont-Blanc, l’ancienne maison-forte de Gye avec sa vieille tour et la Ferme de Gy dominent le village de Giez. Depuis Humbert, seigneur de Chevron, ce lieu familial s’est transmis de père en fils sur 24 générations et le domaine s’est transformé au fil du temps à de multiples occasions comme le raconte cet historique.

Découvrir la ferme
1204

Le fief de Gie

Par son premier mariage avec Brancie de Gie, Humbert de Chevron hérite du site qui deviendra l’un de ses fiefs comme le rappelle ce sceau.

1430

Construction de la maison forte de Gye

Il ne reste rien de certain de l’ancienne maison forte du XIIIe. Vers 1430, les Chevron Villette reconstruisirent la maison forte. Il s’agissait de protéger la population, les biens et les récoltes d’un fief éloigné du château-fort de Chevron (aujourd’hui détruit, à Mercury en Savoie, de l’autre côté du col de Tamié). Il reste de cette époque la tour toujours bien visible. Par étapes successives, la maison forte fut ensuite agrandie au cours des siècles et surtout transformée au XIXe, comme l’illustre cette gravure.

1730

La Mappe sarde

La Maison de Savoie fit établir entre 1728-1738 le premier cadastre jamais établi en Europe, à vocation fiscale, décrivant avec précision les cultures et les bâtiments : « la Mappe sarde ». Que vient faire la Sardaigne ici ? De 1713 à 1860, les ducs de Savoie Piémont furent aussi Roi de Sardaigne et cette période est donc dénommée sarde … L’illustration représente une partie de la mappe sarde pour la commune de Gyez.

1750

Les communs
du château de Gye

Charles-François de Chevron Villette (1734-1780) fait construire ces communs selon un plan de l’architecte tessinois Trivelly, beau-frère du Général de Boigne, connu pour avoir édifié la rue de Boigne à Chambéry et les anciens haras de Chambéry. Ce corps de bâtiment ferme la cour. Sa construction est faite de voûtes et de colonnes selon un style typiquement sarde. Ce bâtiment, sur deux étages, comportait au rez deux écuries, l’une pour cinq chevaux de selle, l’autre pour les chevaux de trait, et un garage ; à l’étage, une grange stockait le foin nécessaire aux chevaux. Ces communs avaient une double particularité : l’étage était accessible de plein pied par un passage voûté, encore visible aujourd’hui dans l’abri, et le rez était conçu de façon symétrique permettant des accès aussi bien côté château que côté cour de la Ferme.

1792

La Révolution Française s’invite en Savoie

Après de nombreuses incursions ou occupations de la Savoie sous François 1er, Henri II, Henri IV, Louis XII, Louis XIV et Louis XV, à l’automne1792, deux armées révolutionnaires entrent en Savoie, l’occupent et l’annexent à la France. Durant les vingt ans qui suivirent, 100.000 hommes furent mobilisés sur une population d’environ 500.000 habitants et la moitié ne revint pas...
À Gy, Théophile de Chevron Villette (1775-1829), fils de Charles François, orphelin de ses deux parents, est alors mineur. De ce fait le domaine de Gye ne sera ni pillé, ni saisi. Mais son propre oncle, François-Sébastien de Chevron Villette, un des héritiers du Maréchal de Saxe, sera fait prisonnier en Maurienne et décèdera en détention le 24 mars 1795.

1804

Les débuts de l’industrie métallurgique en Savoie

Les bouleversements de le Révolution française créèrent un nouveau contexte politique et économique en Savoie. Bien que militaire et diplomate de formation, Théophile de Chevron Villette (1775-1829) se lança dans l’aventure industrielle en acquérant de multiples martinets depuis le vallon de Tamié jusqu’à Annecy.
Il obtint en 1810 l’autorisation impériale de construire à Giez un four à réverbère incluant tout un ensemble de bâtiments de transformation animés par la force de l’eau : une partie de ce réseau hydraulique subsiste et traverse en sous-sol la cour de la ferme de Gy pour rejoindre un peu plus bas un réservoir.
Théophile investit avec constance dans la création de cette industrie métallurgique au point de bénéficier du monopole de cette industrie dans les États de Savoie.
Toutefois Théophile n’était pas un industriel, et ne disposait ni du savoir-faire technologique anglais ni de suffisamment de capitaux. Aussi s’associa-t-il avec les industriels Frerejean.
In fine cette association ne fonctionna pas, mais son entreprise fonda l’industrie métallurgique en Savoie et constitua les prémisses de ce qui devint les Forges de Cran qui fonctionnèrent jusqu’au début du XXIème siècle.

Les bouleversements
de la fin de l’Empire

Voyant arriver la fin de l’Empire, Théophile de Chevron Villette (1775-1829) troqua son métier d’entrepreneur pour redevenir militaire, comme on le voit ici en colonel, et surtout diplomate. Il agit de concert avec de nombreux autres savoyards afin que la totalité de la Savoie retourne à la Maison de Savoie. Dans ce contexte, les installations métallurgiques de Giez furent petit à petit « délocalisées » à Cran, proche d’Annecy, à l’emplacement de la Forge Cabaud qu’il avait contribué à acquérir. De cette période, le réseau hydraulique, le bâtiment des martinets et le four à réverbère sont toujours présent à proximité du club house du golf qui fut alors le bâtiment des martinets.

1814
1835

L’influence de l’architecture
de l’Europe centrale

Fils de Théophile, Victor de Chevron Villette (1806-1886) fut légat de la maison de Savoie en Suisse, en Bavière puis en Prusse. Il y découvre d’autres architectures dont il tombe amoureux et qui l’inspireront lors de l’édification des granges boisées. Ainsi la Ferme de Gy, située en Savoie, est dite ferme sarde par sa période, alors qu’une grande part de son inspiration provient de Piémont et d’Europe Centrale !

1850

Construction de la ferme
modèle de Gy

Victor de Chevron Villette (1806-1886) entreprend d’aménager une ferme moderne autour des communs du château érigés par son grand-père. Il commence par l’aile habitation. Il poursuivit par l’étable (la Bouvée) et la grange à Blache dont les façades sont décorées à la manière de la Bavière.
A cette époque, de telles fermes étaient le centre d’une vie autarcique permettant une complète autonomie. Plus de vingt personnes travaillaient à la ferme et assuraient la subsistance de tout le domaine : tout était produit sur place à l’exception du sel ! Un WC à fosse sèche avec un coin douche y avaient même été aménagés, signifiant ainsi l’attention portée aux travailleurs de la ferme !
Les gravures qui suivent datent de 1862 et illustrent l’harmonie de l’ensemble architectural du Domaine de Gy, avec sa glacière et l’église dotée de son clocher à bulbe, raison du classement en totalité aux MH.

1860

L’annexion de la Savoie

En Septembre 1860, l’ancien duché de Savoie de ce côté des Alpes est annexé à la France et forme deux départements, Savoie et Haute-Savoie. Victor de Chevron Villette (1806-1886), partagé entre raison et attachement ancestral, dès avant le plébiscite, prit parti en faveur du rattachement à la France malgré toutes les conséquences personnelles et familiales qu’il pressentait. Lire ici son texte en janvier 1860.

Sur un plan pratique, l’heure solaire fut abandonnée en adoptant l’heure française décalée de 20min (1h20 aujourd’hui).
En étant détachée du reste des États de Piémont Sardaigne de l’autre côté des Alpes, la Savoie perdit ses anciens débouchés économiques et rejoignit la puissante économie française. Il en résulta une forte émigration et le territoire perdit la moitié de sa population en quelques années. Ainsi Giez passera de 600 à 300 habitants en une dizaine d’années. Il faudra attendre une centaine d’années pour que la Savoie retrouve son niveau de population d’alors.

Télécharger le texte de Victor
1880

Un engagement social

Charles-Albert de Chevron Villette (1843-1922), fils de Victor, féru d’agronomie et très engagé en faveur du développement social, voulut proposer un exemple d’exploitation agricole modèle. Il poursuivit l’aménagement de la ferme. Il ajouta le bâtiment du fumoir, devenu aujourd’hui la chaufferie ainsi que l’adjonction de l’alpage des Replains à 1200 mètres d’altitude au-dessus de Giez.

Charles-Albert illustra les convictions sociales de cette époque par l’inscription :
«Le travail ennoblit l’homme et lui promet la prospérité. L’économie et la sobriété assurent l’avenir de sa postérité »

1914-1918 et 1939-1945

Deux Guerres Mondiale

La première guerre mondiale aura un impact visuel fort en Savoie, car les noyers abondants dans la région, seront réquisitionnés pour être transformés en crosse de fusils. Tous ceux de Gy furent abattus.
Vingt-cinq ans plus tard, le domaine de Gy sera occupé par moments par les forces occupantes. Pierre de Chevron Villette (1885-1954) et son fils Charles Albert (1920-1977) prirent la précaution d’enterrer les archives du château de Gye dans les caves de la ferme. Elles en seront ressorties en bon état à l’issue de la guerre.
Et pendant ce temps la vie de la ferme a continué sans interruption comme le montre ce bail avec Maurice Brachet.

1995

La fin de l’activité agricole

Durant près de 150 ans, la Ferme de Gy a fonctionné avec une succession de fermiers : les familles Suscillon, Brachet, Vacherand et Pernet. Avec la transformation des méthodes de culture et d’élevage et l’usage de matériel très puissant, la ferme est devenue inadaptée à son usage agricole. De plus, au fil des ans elle s’était profondément détériorée.
Aussi son arrêt fut-il organisé au cours de la fin des années 90. Marc et Hélène Pernet furent les derniers exploitants agricoles de la ferme et de l’alpage des Replains, ici avec notre fille Inès

2000

Restauration et transformation de la Ferme

A partir de la fin des années 90 et durant une vingtaine d’années, Jean et Sophie de Chevron Villette entreprirent de sauver la ferme et son architecture boisée tellement particulière, tout en pensant à lui redonner une vie, condition d’une véritable survie à long terme.

La restauration fut basée sur quelques principes simples :
  • conserver inchangé l’aspect architectural de la ferme et ses volumes intérieurs,
  • réutiliser les anciennes techniques et les matériaux existants ou locaux,
  • doter la ferme des technologies d’aujourd’hui de la façon la moins visible possible et neutre en énergie,
  • intégrer l’accessibilité à tous.
Ces deux film illustrent comment fut restauré la ferme de Gy :

2011

Une nouvelle vie pour la Ferme de Gy

L’inauguration de la Ferme a eu lieu le 26 mai 2011 par M. Derumigny, Préfet de Haute-Savoie et M. Monteil, Président du Conseil Départemental de la Haute-Savoie. Depuis lors, la Ferme de Gy est devenue un réel lieu d’exception, dans un écrin de montagnes, entre Lac d’Annecy et Mont Blanc, accueillant des réceptions de qualité.

2018

La Bouvée, un nouvel espace

Début 2018, après 3 années de travaux, la Bouvée, ancienne étable de la ferme, devient un nouvel espace polyvalent et est inaugurée le 30 septembre 2019 par M. Pierre Lambert, Préfet de la Haute-Savoie. Ce nouvel espace vient enrichir la modularité de la Ferme de Gy dans ses solutions de réceptions

2020

Un nouveau logo pour la Ferme de Gy

Dix années d’expérience déjà ! Près de 100.000 personnes accueillies. Le logo de la Ferme de Gy reprend un aspect incontournable de la façade de la ferme et signe le nouveau site de la Ferme de Gy, illustrant la confiance des propriétaires gestionnaires et de toute l’équipe de la Ferme de Gy dans son développement et sa continuité malgré la pandémie qui aura stoppé l’activité durant de nombreux mois…

Aujourd'hui

Aujourd’hui, la Ferme de Gy vous accueille

Avec plus de 70 événements par an, la Ferme de Gy reçoit annuellement plus de 12.000 personnes de toute la France et de l’étranger. Cinq personnes assurent la réussite de vos évènements, avec le concours d’une cinquantaine de partenaires.
Lieu atypique et exceptionnel par son architecture, la Ferme de Gy entre de plein dans le XXIe siècle et donne une nouvelle vie au domaine de Gy.

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